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Témoignage

Face aux défis d’être une femme ingénieure dans un secteur dominé par les hommes, c’est la confiance en mes compétences qui m’a permis d’avancer

Face aux défis d’être une femme ingénieure dans un secteur dominé par les hommes, c’est la confiance en mes compétences qui m’a permis d’avancer
Profil Alumni
Thématique Enseignement
Prénom Eugénie
Promo 2018

Diplômée en 2018, Eugénie Menou a trouvé sa voie dans le développement de logiciels embarqués. D’abord chez LGM Ingénierie, puis chez Dassault Aviation, elle a su évoluer avec agilité entre tests, développement et responsabilités croissantes. Elle témoigne avec sincérité de son parcours dans un environnement technique encore inégalitaire, et adresse un message d’encouragement aux jeunes femmes qui hésitent à s’engager dans l’ingénierie.

L’ENSEA, un second chez soi

Je suis diplômée de la promotion 2018 de l’ENSEA, et quand je repense à mes années d’études, ce ne sont pas seulement les cours ou les projets qui me reviennent en mémoire, mais surtout l’atmosphère unique qui régnait à l’école. Certains événements faisaient littéralement de l’ENSEA un second chez-moi : la semaine BDE, le hackathon, les nombreuses heures passées dans les associations… Ce sont ces souvenirs qui ont profondément marqué mon parcours.

Construire une trajectoire professionnelle pas à pas

J’ai débuté ma carrière après la diplomation chez LGM Ingénierie, l’entreprise où j’avais effectué mon stage de fin d’études. J’y ai travaillé sur le développement de logiciels embarqués destinés aux équipements agricoles d’AGCO. Au bout de deux ans, j’ai ressenti le besoin d’élargir mon champ de compétences. J’ai alors rejoint Dassault Aviation pour travailler sur le test de logiciels embarqués. Cette mission m’a permis d’avoir une vision plus complète du cycle en V, et de développer une rigueur technique différente. À l’issu de ma mission j’ai été recrutée pour poursuivre dans ce rôle, mais plus récemment une opportunité s’est présentée dans le même département pour revenir au développement logiciel, et j’ai choisi de relever ce nouveau défi.

Ce parcours en plusieurs étapes m’a donné l’occasion de mieux cerner mes envies professionnelles et de renforcer ma polyvalence.

Ma spécialisation en mécatronique n’a jamais été un frein pour m’orienter vers le logiciel embarqué. La formation à l’ENSEA est suffisamment généraliste et octroie une vraie liberté de mouvement en sortie d’école. Mon stage de fin d’études a joué un rôle central dans mon insertion professionnelle, en me permettant de mettre en pratique mes acquis. J’ajouterais que le réseau des Alumni ENSEA reste pour moi une source précieuse : il est source d’inspiration, et rappelle à quel point notre formation est reconnue par les entreprises.

Avancer dans un milieu encore inégalitaire

Ma plus grande fierté professionnelle n’est pas liée à un projet ou un produit en particulier, mais à la reconnaissance humaine que j’ai pu recevoir. Dans l’environnement parfois exigeant et discret de l’ingénierie, les compliments sont rares. Alors, lorsque mes collègues ou mes supérieurs prennent le temps de saluer la qualité de mon travail, c’est d’autant plus gratifiant. Ces marques de confiance ont été, à plusieurs reprises, le point de départ de nouvelles responsabilités.

Mais évoluer dans un milieu majoritairement masculin n’est pas toujours simple. Il m’est arrivé de douter de ma légitimité, notamment dans des contextes où les politiques de diversité poussent à féminiser les équipes. Même si ces initiatives sont nécessaires, elles peuvent parfois semer le doute : suis-je ici pour mes compétences ou pour équilibrer les statistiques ? Ce questionnement, j’ai appris à le dépasser en me recentrant sur mes résultats, sur les retours concrets que je reçois, et sur ma capacité à progresser.

Un autre moment délicat a été celui de la maternité. Comme beaucoup de femmes, je me suis interrogée sur l’impact de cette parenthèse sur ma carrière. Va-t-on m’oublier ? Vais-je rater une opportunité ? Là encore, c’est la confiance dans mes compétences qui m’a permis d’avancer. Avec du recul, je pense que ces expériences ont renforcé ma détermination.

Aujourd’hui, les entreprises font des efforts notables pour recruter davantage de femmes ingénieures, et c’est un pas dans la bonne direction. En revanche, les choix d’orientation des jeunes femmes en amont, dès le lycée, peinent encore à évoluer. On reste dans une phase transitoire, où les intentions sont là, mais les effets ne sont pas encore pleinement visibles.

Croire en ses capacités, rester à l’écoute des opportunités

Si je devais m’adresser à une jeune femme qui s’interroge sur les métiers de l’ingénierie, je lui dirais ceci : ne te mets pas de barrières. Le métier d’ingénieur est très vaste, et tous les domaines ont besoin des compétences que nous avons. Il n’y a pas une seule voie, mais des dizaines de chemins possibles, à explorer au fil des expériences.

Ce qui compte, c’est de ne pas douter de ses capacités, et de rester à l'écoute des opportunités.