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Ingénieur-chercheur au CEA-Leti de Grenoble, j’ai fait de l’environnement un sujet central de ma recherche

Ingénieur-chercheur au CEA-Leti de Grenoble, j’ai fait de l’environnement un sujet central de ma recherche
Profil Alumni
Thématique Enseignement, Recherche
Prénom Bakr
Promo 2019

Diplômé de l’ENSEA, Bakr a eu un parcours résolument tourné vers la physique fondamentale, la recherche et la transition écologique. Entre double diplôme, stages en laboratoires internationaux et thèse sur l’économie circulaire, il revient sur un cheminement guidé par la passion scientifique et l’engagement environnemental.

De l’ingénierie à la recherche : construire un avenir plus durable

Je suis actuellement ingénieur-chercheur au CEA-Leti à Grenoble, dans un laboratoire dédié à la microélectronique. Je travaille sur les composants électroniques de demain, avec une priorité : améliorer leur performance tout en réduisant leur impact environnemental. Cette dimension est au cœur de mon parcours, et elle a guidé mes choix dès l’ENSEA.

Un double cursus pour lier physique fondamentale et application électronique

Dès le lycée j’avais déjà une certaine affinité pour la physique. Après le BAC, je suis allé en prépa MPSI (Math, Physique et Sciences de l’Ingénieur) durant laquelle j’ai également validé un niveau de Licence 2 de Mathématiques à l’Université de Lille. À l’issue de cette période, j’ai acquis la conviction que  que je voulais étudier dans un domaine avec de la physique, et sans doute même faire de la recherche… Mais je ne savais pas trop quoi faire ni comment. J’hésitais entre des études d’ingénieur ou un cadre plus universitaire.

En 2016 j’ai postulé - et j'ai été accepté - dans deux parcours d'études : tout d’abord l’ENSEA, que j’avais visé pour la qualité de ses enseignements en électronique et physique des semi-conducteurs, et en parallèle au Magistère de Physique (parcours d'étude de physique fondamentale) de l’Université Paris Cité.

L’anecdote un peu étrange de ce parcours, c’est qu’au moment de commencer l’année aucune des deux formations n'était au courant que j’avais été accepté à l’autre… Et j'étais terrifié à l’idée de devoir en abandonner une. Je me suis vite rendu compte que le rythme que je m'étais forcé était intenable. La boule au ventre j’en ai parlé à la scolarité de l’ENSEA, et au final ils l’ont très bien pris ! Ils m’ont accompagné dans ma démarche, ont contacté Paris Cité, et m’ont permis d’aménager mon emploi du temps dans les deux formations pour être capable de les faire en même temps ! C'était un rêve devenu réalité.

L’ENSEA, un tremplin vers la recherche appliquée

On ne va pas se le cacher, trouver des stages en 1re et 2ᵉ année d'école d’ingénieur ce n’est pas la chose la plus simple du monde. D’autant qu’avec mon double cursus à Paris Cité j’avais des obligations à remplir pour chaque formation avec mes stages. Mais personnellement, sachant que je voulais faire de la recherche, je me suis dirigé vers des stages académiques en laboratoire.

J’ai eu la chance de faire mes deux premiers stages à l'étranger, le premier en Chine à l’UESTC (University of Electronic Science and Technonology of China), le second aux États-Unis à l’Université de Buffalo, dans des laboratoires et sur la thématique des semi-conducteurs.

En troisième année j’ai fait un semestre d'échange à l’University Polytechnique de Catalogne (UPC) à Barcelone, puis j’ai fait mon PFE en tant qu’Ingénieur projets dans une entreprise japonaise spécialisée en semi-conducteurs (oui, encore !) basée à Grenoble : TDK.

Après mon PFE je souhaitais enchaîner sur une thèse, et puisque la ville de Grenoble m’avait vraiment plu je voulais y rester. J’ai réussi à intégrer le G2Elab en tant que doctorant-chercheur, et j’y ai finalisé ma thèse en trois ans sur le sujet de l'économie circulaire en électronique de puissance.

L’environnement, fil rouge de ma recherche

Dès mon parcours à l’ENSEA j'étais sensible aux enjeux environnementaux, mais à l'époque la spécialité Électronique pour le Vivant et les Écosystèmes (EVE) n’existait pas encore, alors je me suis dirigé vers la spécialité Automatique et Électronique Industrielle (AEI) sachant que je ferais de l’environnement un des sujets de ma recherche.

Ma thèse a été le commencement de cela, et j’ai ensuite continué en trouvant une position de post-doc au CEA-Leti de Grenoble. Aujourd’hui je suis ingénieur-chercheur, et je travaille plus spécifiquement sur les composants de mémoire des téléphones et PC. Je cherche comment augmenter leur durée de vie, comprendre les réactions physiques qui les abîment au fil du temps, etc.

La microélectronique est partout, mais elle pose de nombreux défis environnementaux : consommation énergétique, obsolescence programmée ou non, complexité du recyclage… À travers ma recherche, j’essaie d’apporter des réponses concrètes à ces enjeux.

Je suis convaincu que la transition écologique passe par une transformation profonde de nos technologies. C’est ce que j’essaie d’apporter chaque jour dans mon métier.

J’ai d’ailleurs pu récemment retourner à l’ENSEA pour aborder ces thématiques avec les étudiants ! Lors des SemaineS des TransitionS qui se sont tenues en mars-avril 2025, j’ai été invité à présenter une conférence parlant de soutenabilité en électronique et d'économie circulaire. Je suis retourné dans l’amphithéâtre Watteau que je connais si bien, et en tant qu’Alumni ENSEA j’ai pu présenter les enjeux concrets de ma recherche à une nouvelle génération d'étudiants-ingénieurs. C'était une très belle expérience.

Un conseil : osez les stages académiques

Si je peux donner un conseil aux étudiants et étudiantes de l’ENSEA, ce serait d’oser les stages en laboratoire, dès la première année. Ils peuvent être plus facile à obtenir que des stages en entreprise, et ils permettent de se poser les bonnes questions, de découvrir des méthodes différentes de celles de l’entreprise.

Le 1er stage, c’est de l’observation, alors il ne faut pas hésiter. Le 2ᵉ, c’est une confirmation, et le 3ᵉ sera déterminant pour votre carrière, alors il faut les prendre au sérieux !

L’ENSEA offre la souplesse nécessaire pour construire des parcours atypiques, des aménagements d’emploi du temps, du suivi personnalisé… C’est une chance qu’il faut saisir. Il ne faut pas hésiter à demander car la plupart du temps, l’ENSEA fait tout ce qui est possible pour vous aider.