“La physique quantique m’a attiré dès le lycée”
Quand j'étais en première, ma professeure de physique nous a présenté l’expérience des fentes de Young, qui met en évidence la nature ondulatoire des particules. J'ai été fascinée par les résultats surprenants de cette expérience, et je peux dire qu’elle a été le point de départ de ma passion pour les sciences en général et la physique quantique en particulier.
Je suis la première de ma famille à faire des études supérieures, alors ce sont mes professeurs qui m’ont expliqué ce qu'étaient des classes préparatoires et en quoi elles pouvaient être le bon choix pour moi. Après deux années de prépra aux Lazaristes et à Fénelon Sainte-Marie, j’ai choisi d’intégrer l’ENSEA. Ce choix était évident pour moi et pour deux raisons : c'était la seule école qui proposait une initiation aux phénomènes quantiques dans son cursus, et elle est très bien classée dans les télécommunications, un domaine où la physique quantique joue un rôle fondateur.
Un parcours de pionnier à l’ENSEA
Durant mon parcours à l’ENSEA, j’ai développé des compétences solides en électronique et en traitement du signal, qui me servent encore aujourd’hui dans mes recherches. Mais ce qui m’a le plus marquée, c’est la richesse de la vie associative. J’ai présidé Confer’ENSEA, et avec une équipe de trente étudiants j’ai organisé la deuxième édition du TEDxENSEA. Cet engagement m’a appris à gérer des projets d’envergure, et j’ai pu voir comment des spécialistes vulgarisaient des sujets scientifiques complexes.
En 3e année il n’existait pas d’option me permettant de poursuivre en physique quantique, alors j’ai entrepris des démarches pour créer un accord de double diplôme entre l’ENSEA et le master QLMN (Quantum, Light, Materials & Nanosciences) de Paris-Saclay. C’est ainsi que j’ai rejoint ce programme, qui m’a permis de me spécialiser encore davantage.
Pour ce qui est de mes stages, je me suis souvenue d’un MOOC que j’avais suivi en prépa par Davide Boschetto, professeur à l’ENSTA et chercheur au Laboratoire d’Optique Appliquée (LOA), alors c’est là que j’ai postulé en premier.
J’ai eu la chance d'être sélectionnée et j’ai intégré son équipe pour mon stage de deuxième année, puis j’y suis retournée pour mon PFE. J’ai tellement apprécié cette expérience que, lorsqu’il m’a proposé une thèse, j’ai accepté sans hésitation.
Une thèse à Polytechnique, et une place en finale de MT180
Aujourd’hui, mon travail porte sur l’utilisation de défauts dans des diamants synthétiques pour mesurer des champs magnétiques extrêmement faibles. C’est une technologie prometteuse avec plein d’applications, en particulier dans le domaine médical. Ce système pourrait permettre de détecter des cellules cancéreuses à leur stade le plus précoce, en raison de leur champ magnétique différent de cellules saines.
Participer à Ma thèse en 180 secondes, c’est commencer à rembourser -très modestement- la dette que j’ai envers les enseignants passionnés qui m’ont aidé dans mon parcours. Ce sont des personnes exceptionnelles, qui ont su me communiquer leur passion pour les sciences et sans lesquelles je ne serais pas là aujourd’hui.
Beaucoup de jeunes souffrent d’un manque de représentation ou d’auto-censure. Alors si moi aussi au travers de ma prestation, je peux leur donner l’envie de découvrir un sujet scientifique et des études qu’ils n’auraient pas imaginées, j’aurais accompli ma mission.
L’ENSEA a joué un rôle clé dans mon parcours, en m’offrant un cadre propice à l’initiative et à la curiosité scientifique. C’est grâce à cette expérience que j’ai pu suivre la voie qui me passionne aujourd’hui, et j’espère que d’autres me suivront dans le futur !